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MORT A VENISE (LA)

Un film de Luchino Visconti (Italie, 1970)

D’après :                le roman de Thomas Mann, écrit au début des années 1910 à la suite d’un voyage à Venise

Thème :                  Pédérastie

Terrain :                 Grand hôtel en bord de mer

Epoque :                 Années 1910

Situation :              Venise

Genre :                    Etude de mœurs

Age :                       15 ans

Acteurs ado :         Tadzio = Björn Andresen

DVD :                     Oui

Palmarès :              Nommé pour les Oscars. 16 prix & 4 nominations

Durée :                    Couleur, 130 minutes

 

Synopsis -  Le professeur Aschenbach est un vieil artiste en quête de l’idéal qu’il a vécu avec sa femme et son fils. Dans l’hôtel qu’il occupe, situé au bord de la mer, il est tout de suite fasciné par Tadzio, un très bel adolescent d’une quinzaine d’années, qui se promène chaque jour sur la plage du Lido avec sa mère. Avec ses cheveux longs blonds, il ressemble d’abord à une femme, et sa grâce l’enveloppe d’un mystère propre à éveiller le désir. Son uniforme d’écolier, puis sa tenue de bain rayée impriment son corps d’un érotisme qui trouble le professeur. Le jeune homme offre à celui-ci des regards qui montrent bien qu’il a compris quel intérêt cet homme portait sur lui. Poussé par des amis moqueurs qui ont deviné les sentiments du vieil homme, il l’incite même à le suivre, au sortir d’un ascenseur, par une démarche insistante. Scène d’une grande cruauté, parce que le professeur se sent démasque et s’en retourne immédiatement dans sa chambre. Malgré ces invites évidentes, Aschenbach ne fait pas le premier pas ; comme transis, il se contente d’observer le garçon

Thèmes abordés en rapport avec la recherche –  Le thème central du film est la fascination qu’exerce un très beau garçon de 15 ans sur un homme d’une soixantaine d’années. Il s’agit donc de pédérastie mais rien ne se passe, tout est dans le regard et dans la tête.

Jugement en rapport avec la recherche –  Le film montre d’abord comment un beau garçon de 15 ans peut tourner la tête d’un homme âgé, apparemment ordinaire. Il montre au moins autant qu’un tel garçon, conscient de son charme et de son pouvoir de séduction, peut librement décider d’en user pour séduire un homme.

Commentaires particuliers - Il y a une part d'autobiographie dans cette nouvelle : Mann s'identifie en partie au professeur Gustav von Aschenbach, qui suit dans toute la ville de Venise un jeune adolescent polonais, qui le fascine et qui s'appelle Tadzio. Aschenbach, en proie à une sombre mélancolie, meurt de l'épidémie de choléra qui fait alors rage dans la ville en observant une dernière fois l'objet de sa fascination, qui symbolise une vie perdue. Mort à Venise a à son tour fait l'objet d'une forme de fascination chez certains, notamment chez Luchino Visconti, qui en fait un film, que hante l'adagietto de la 5ème symphonie de Mahler, et chez Benjamin Britten, qui fait au même moment un opéra de la nouvelle de Mahler. Ce qui est intéressant, c'est de constater les similitudes entre Visconti et Britten: tous deux ont une vision très musicale de l'œuvre de Thomas Mann, une musique forcément mélancolique, ce qui peut être rapproché du fait que le musicien, comme le cinéaste, tous deux homosexuels, déjà vieux, meurent la même année, en 1976, peu de temps après avoir créé leur œuvre, comme s'ils s'étaient eux aussi identifiés au héros de Thomas Mann.

Le plus beau de l'amour n'est-il pas plus dans le désir que dans le passage à l'acte ? Tadzio reste ainsi le but du voyage initiatique de cet artiste en crise : un idéal de beauté, une image de la perfection et surtout un objet de désir inaccessible (ne serait-ce qu'à cause des convenances). Ce désir devient une obsession qui consume le cœur d'Aschenbach et que symbolisent les feux brûlant - par mesure d'hygiène - dans les rues de Venise. A travers les regards (qui " donnent à voir la circulation du désir "), le silence, la lenteur étouffante des scènes et la musique mélancolique de Mahler, qui semble avoir été écrite pour le film, le cinéaste suggère à merveille la montée de cette obsession et de l'angoisse qui se réveille chez ce vieil homme. L'angoisse d'Aschenbach, c'est l'impureté de ses sentiments (limitée par l'élévation de l'esprit que représente pour lui l'admiration de la "beauté grecque"), c'est son impuissance, son incapacité de créer face à la beauté même, c'est le temps qui passe, c'est la mort.

Le film est réalisé par Visconti, qui fut un pédéraste, et se fonde sur la nouvelle de Thomas Mann, également pédéraste.

Tag(s) : #Adolescence, #Garçons, #Italie, #Pédérastie
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